Même mes murs sont sourds.
La tristesse me prend au cou. Ma voix s'enroue et la machine cale. Un soupir dans une valse d'idée noires, saleté d'hormones qui jouent au montagne russes. Ici, rien n'est rose et rien n'est noir. Sauf tes yeux. J'ai tous ces souvenirs merveilleux au fond du coeur et de la poussière dans les mains. J'ai brûlé les photos. Je ne t'ai jamais aimé. Toc Toc Toc. L'aiguille s'en fout, l'aiguille avance. Vieillir c'est se faire aspirer par un trou noir, on essaye de s'accrocher à la nuit, mais ce n'est que du vent et notre fin nous apparait comme inéluctable. De plus en plus au fil des ans. On nous dit "Profitez" et on profite du malheur car si c'est une chose horrible, c'est mieux que l'ennui. On nous dit "Vous êtes jeunes, changez le monde" et ça parait si facile dans leur bouche. Mais notre génération n'est pas celle de 68. Nous ne rêvons plus qu'à travers un écran. Les rebels sont si rares et si fragiles. Obama sera ou ne sera pas. Pour l'instant on attend et on s'emmerde profondemment. Les guerres seraient presque le seul divertissement, d'un monde, d'un siècle gâté par les médias et les paillettes.
